Traversée de la Corse – partie 2

Jour 4 : camping u Paradisu – Palasca
Je pars encore en même temps que le soleil se lève, histoire de profiter un peu de la chaleur matinale. Le sentier côtier se poursuit sur 20km aujourd’hui ; il est beau, mais je suis lassé. Une partie du sentier côtier est fermée car « dangereux ». Je peux vous dire de soruce sûre qu’il n’est pas si dangereux que ça. J’aurais bien respecté l’interdiction, mais le panneau arrive trop tard et oblige à un détour trop important. Pas grand chose à raconter d’autre, si ce n’est que le sentier balisé se perd un peu en arrivant à Ogliastro.

Je dois faire un aller-retour au camping d’Ogliastro, où la gérante de la petite épicerie-café-tabac-presse me remplit mes bouteilles. Je mange un bout avant de repartir pour Palasca, à 10km de là.

Au niveau de Pieve, le chemin est barré par une barrière cadenassée. Je tourne un peu pour vérifier, mais il n’y a pas de marquage nulle part et je suis à peu près sûr de moi. J’arrive à me faufiler, et je retrouve le balisage plus loin. Maintenant, c’est une longue piste DCRI ( :p ) qui me mène doucement et chaudement jusqu’à Palasca, grande métropole bourdonnante d’activité et dotée d’une gare en centre-ville.

Je me pose longuement auprès de la fontaine publique, et j’engage la conversation avec une corse, qui m’offre une baguette, de la brioche et me dit que je peux bivouaquer là, au milieu du village, sur un carré d’herbe (« c’est communal, alors c’est bon »). Finalement j’opte pour une autre de ses propositions et je vais dormir à côté d’une fontaine à une centaine de mètres du village (encore une fois à la belle).

Juste avant de me coucher, petite surprise : un scorpion se balade près de l’endroit qui accueillera ma tête. Bon, il n’y a pas de scorpions venimeux en Corse, mais bon… Le pauvre fait brutalement connaissance avec ma semelle.

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Les eaux turquoises de la baie de l’acciolu

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La gare

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Palasca

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Jour 5 : Palasca – refuge de l’Ortu di u Piobbu
Aujourd’hui est un grand jour : je vais rejoindre le GR20. Mais bon, pour commencer je ne trouve pas la sortie du village de la métropole. Finalement je me lance à l’assaut du petit col qui doit me permettre de rejoindre Olmi-Capella. Malheureusement, je suis ralenti par des champs de mûres qui me prennent en traître. Le chemin se transforme en piste, mais le paysage reste sympa, avec la mer d’un côté et les montagnes qui se rapprochent (enfin) de l’autre.

Arrivé à Olmi-Capella, je me fais une pause pic-nique gargantuesque à côté de l’épicerie, puis je repars. Le chemin a travers le Giussani (micro-région de la Balagne) est vraiment beau, avec plusieurs petits cours d’eau et des ponts plus ou moins anciens. Finalement je rejoins la vallée de Tartagine, que je remonte (c’est long) jusqu’au col surplombant le refuge de l’Ortu di u Piobbu, première étape « officielle » du GR20.

Je fais connaissance avec la dure loi du GR20 : j’arrive relativement tard (en même temps j’ai l’équivalent du triple de la première étape dans les jambes), donc je me tape un emplacement plus que moyen sur lequel mes sardines ne tiennent pas. Et d’après la gardienne, le mauvais temps arrive… Bon, par contre, comme à chaque fois je gratte le prix du bivouac. 7€ pour ne pas avoir le droit de dormir où je veux, non merci. Surtout que je ne prends pas de douche…

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Ma future maison de vacances

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« Ce buisson est à moi ! » « D’accord, mais alors je prends ce rocher ! » -Deux paysans corses séparant leurs propriétés

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Arrivée en Balagne, au dessus d’Olmi-Capella

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« Mon dieuuuu, que la Balagne est beeeelleuh… »

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Début de la vallée de Tartagine

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Petit bras de la Tartagine

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Sous le col

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Mouflons (si si, j’vous jure y’en a !)

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Jour 6 : refuge de l’Ortu di u Piobbu – Asco
Hier soir, on a eu un beau coucher de soleil, mais venteux. Il nous a amené les nuages, qui sont venus accompagnés de leur pote la pluie. Ça donne une nuit un peu dantesque, surtout avec mes sardines mal fixées. Je n’avais plus l’habitude de ces conditions moi, je pensais que c’était resté en Islande ! Finalement vers minuit je craque, je remballe tout en vitesse et vais dormir dans une des tentes deux secondes laissées à disposition. J’empile les matelas et dors comme un loir.

Le matin la pluie a cessé. Je pars relativement tôt, mais y’a déjà au moins la moitié des personnes qui est partie. La première heure est donc un enchaînement de « bonjour – pardon – merci ». Finalement je suis tout seul dans la montée vers la crête. Là haut j’y retrouve le vent et surtout le brouillard.

Assez bêtement, je parcours trois fois la crête : une fois dans un sens (normal), une fois dans l’autre sens (parce que dans le brouillard ça ressemble vachement à la bonne direction), puis une troisième fois (quand je me rends compte que j’ai fait une bêtise). Là où c’est bête, c’est que lorsque j’ai fait l’erreur je m’en suis plus ou moins rendu compte, mais pour une raison inconnue j’ai persisté jusqu’à en être sûr et certain. 😐

J’arrive au refuge de Carrozu vers 11h. Je mange un petit bout et j’enchaîne. Le début de la montée suivante est sympa, sur de grandes dalles où faut un peu mettre les mains. La suite est moins sympa : la même chose, la pluie battante en plus. En plus, un de mes bâtons perd sa pointe (l’autre l’a déjà perdu depuis longtemps), donc ils ripent n’importe comment.

Je suis au milieu d’un passage délicat quand « BAM ! Bloum bloum bloum… ». Je me retourne pour voir ce qui a fait ce bruit… « SCHAAAK ». Résultat : j’ai perdu une de mes bouteilles d’eau (ma préférée 🙁 ) et mon short est déchiré du devant au derrière (aération de qualité, il faut le reconnaître).

Le reste de la journée est à l’avenant. Le terrain est horrible, la descente chiante au possible, la visibilité médiocre au mieux… Arrivé à Asco, je me réfugie dans la salle commune du gite (qui ne propose pas de lit, invasion de punaises de lit). Le soir, je dors à l’abri d’un renfoncement d’un des bâtiments de la station en espérant que le lendemain soit moins pire.

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Début de la montée après Carrpzzu, juste avant la pluie

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