Gravel en Vanoise

Je continue petit à petit à m’entraîner en vélo. Vu que maintenant j’ai un gravel, je voulais mettre à profit ses avantages et quitter les routes goudronnées. Comme j’ai aussi assez rapidement mal aux fesses, je voulais un itinéraire qui ne soit pas trop long mais assez intense pour me laisser fatigué en fin de journée. J’ai donc décider de profiter des nombreuses pistes 4×4 qui entourent les stations de ski pour faire du gravel avec du dénivelé. L’itinéraire que je me suis concocté ressemblait à ça :







Au final, ça donne 110km et 4000m de D+. Le parcours est dispo

sur OpenRunner

. J’aurais bien voulu le faire en 2 jours, mais les trains me faisaient arriver trop tard à mon goût le samedi (13h à St Jean de Maurienne…), donc je suis parti dès le vendredi soir, pour un retour le dimanche après midi.

La liste est disponible dans

cet article

.

Jour 0

Je suis donc arrivé vers 19h45 à St Jean de Maurienne. Je commence par une courte traversée de la plaine de l’Arc entre St Jean de Maurienne et St Michel de le Porte, où je compte bivouaquer. Je n’ai pas de tente, mais le ciel semble rester dégagé donc je devrais éviter les orages et pouvoir dormir à la belle étoile. Je ne reste pas sur la route principale afin de pouvoir remplir mes bidons (il fait soif), même si ça ajoute un peu de D+. Je roule lentement, le but n’étant pas de me fatiguer dès aujourd’hui. Je m’arrête à 12km (300m D+) au niveau du petit col de la Porte et vais dormir sur une avancée rocheuse qui domine la vallée. C’est un parfait verrou qui protège l’accès, donc il y a plusieurs blockhaus que j’imaginais pouvoir servir en cas de mauvais temps. Ce n’est pas le cas, mais il fait beau donc je m’installe dans une petite prairie.

Jour 1

Je suis réveillé par la lune presque pleine, puis par le lever du jour. Je tente de me rendormir, mais vers 7h30 je me fais encore une fois réveiller. Cette fois-ci ce sont des bouquetins qui me sifflent dessus. Je suis surpris d’en voir si bas (surtout par ces chaleurs), mais je prends ça comme le signe qu’il est temps pour moi de plier bagage. Ça commence sans échauffement : j’ai 15km de montée qui m’attendent, avec la bagatelle de 1500m de D+ (soit 10% de moyenne). L’ascension emprunte la route de la Saussaz (

14,3km à 9%

– intense, d’autant que je l’ai entamée hier soir et j’ai fait la partie la plus simple) puis termine sur une piste de pente irrégulière mais souvent raide pour atteindre le col du Perronnet, 2370m (enfin, sous le Perronnet ; le col ne semble pas nommé malgré la présence d’une piste). Je monte doucement : pour une fois j’ai du temps, et je ne veux pas me cramer afin d’avoir des jambes pour le lendemain. La petite route est très peu passante et se dégrade petit à petit ; arrivé à la Saussaz, j’attaque la piste… et je commence à pousser. Heureusement, ça ne dure pas et je peux faire la majeure partie de cette section sur le vélo. La vue se dévoile : massif des Aiguilles d’Arve, Écrins… Je prends le temps de prendre de multiples photos.

La descente est d’abord assez roulante, puis la piste devient franchement raide sur quelques kilomètres donc je suis moins à l’aise. Ensuite c’est roulant jusqu’à St Martin de Belleville. Je voulais y faire mes courses pour le soir et le lendemain, mais la seule épicerie est fermée… Je me rabats sur un snack, où j’achète deux sandwich : un pour maintenant, un pour ce soir. Demain matin je ferais un mini-détour pour aller à Valmorel et acheter de quoi tenir la journée. Je retrouve ensuite la route de Val Thorens, que j’emprunte pour descendre jusqu’à Villarly (ça recommence à monter un peu avant le village). De là j’emprunte une petite route puis une piste jusqu’au pas de Pierre Larron, 1770m – 9km à 7,5%. Durant la montée je croise la cabane de Lachat, où je me recharge en eau, mais je continue jusqu’à la cabane de Pierre Larron, quelques centaines de mètres après le pas. Il est tôt, mais la journée fut intense malgré le faible kilométrage (~2100m de D+ , une cinquantaine de kilomètres). Je découvre que monter sur une piste est vraiment plus fatiguant que sur route ; même les descentes sont plus lentes et demandent de la concentration. J’ai de la chance, je serais tout seul pour cette nuit.

Jour 2

Bonne et longue nuit dans la cabane, qui a été refaite et qui propose des matelas, même si je suis réveillé en cours de nuit par un chevreuil qui aboie juste à côté. La matinée commence par une descente assez roulante jusqu’à Valmorel. Initialement je voulais rester sur les hauteurs de la stations, mais je dois descendre au « cœur » afin de faire quelques courses. Le détour est minime, mais ajoute une soixantaine de mètres de D+ que je voulais m’éviter. J’attaque ensuite la montée irrégulière sur pistes jusqu’au col de Riondet (2397m). Les premiers lacets se font en poussant le vélo car la piste est raide (entre 13 et 15% d’après Openrunner) et caillouteuse. Heureusement ensuite elle est plus roulante et je peux monter en restant en selle. Seul le dernier raidillon se fait aussi en poussant le vélo : la piste a presque disparue et je dois traverser un névé. Au col, la vue sur le massif de la Grande Lauzière est époustouflante.

Malheureusement, la piste s’arrête là. Pour continuer, j’ai deux possibilités : descendre pour rejoindre une piste qui va vers le col de la Madeleine, ou rester à niveau pour rejoindre une crête qui m’amènera au sommet de la station de St François Longchamp. Il aurait été plus simple (mais moins rigolo) de ne pas passer par le col de Riondet mais d’utiliser les pistes en contrebas (au nord) qui amènent directement au col de la Madeleine. Je choisis de rester à niveau, et me voilà à pousser/porter mon vélo en suivant tant bien que mal de pauvres sentes probablement animales. Arrivé sur la crête, je ne suis pas au bout de mes peines et je dois continuer à porter jusqu’à ce que je puisse rejoindre une piste. Elle est raide et mauvaise, mais c’est mieux que rien. La descente est faite tant bien que mal (mes pneus ne sont pas vraiment adaptés), et enfin je rejoins une piste d’alpage très roulante. Je la suis pour descendre (avec un faux plat montant) jusqu’à Bonvillard, d’où j’emprunte une piste roulante en forêt autour du Grand Coin. Enfin, j’entame une descente rapide par route jusqu’à la vallée (passage par les fameux lacets de Montvernier) et retour à St Jean de Maurienne.

Bilan

Au niveau du parcours, il correspond à ce que j’attendais : des pistes plus ou moins roulantes, du dénivelé sous la forme de longues ascensions et de beaux paysages. C’est un véritable plaisir que de rouler en montagne sans avoir à supporter les voitures. A part un VTTiste (et quelques touristes en VTT électrique à Valmorel) je n’ai pas croisé d’autres cyclistes en dehors de la courte section sur la route de Val Thorens, ce qui est assez surprenant vu la beauté de ces chemins. Par contre, la section en hors-sentier peut vite fatiguer quelqu’un qui n’est pas prêt à porter/pousser son vélo sur un terrain pas facile. Je savais plus ou moins à quoi m’attendre, mais celui ou celle qui ne veut pas faire ça devrait changer l’itinéraire de sortie de Valmorel.

Physiquement je me sentais bien. Le dimanche j’avais de bonnes jambes malgré mes 2100m de la veille (enfin, tout est relatif : je ne suis pas très bon en montée et monte lentement et tout à gauche dès que la pente dépasse 5 ou 6%). Par contre j’ai toujours des fesses sensibles malgré des journées plus courtes. J’ai l’impression que pour le moment mon facteur limitant est celui-ci, ce qui est pour le moins frustrant.

Photos


Bivouac au petit matin






Bivouac, blockhaus et premiers sommets de la Vanoise






La montée de la Saussaz






Depuis la montée on peut voir les Écrins






Sur la piste (portion assez roulante)






Ma monture






Début de la descente (avant la portion raide)






Piste dans la vallée






Dans la forêt avant le pas de Pierre Larron






La nouvelle cabane de Pierre Larron






Descente vers Valmorel






Montée vers le col du Gollet (avant le col de Riondet)






Vue arrière sur la station et sur la Grande Lauzière






Après le col du Gollet






Belle piste






Raidillon final (à faire en poussant le vélo)






Dans la section sans piste ni chemin






La crête à atteindre






Une fois sur la crête






La crête à parcourir






Je suis sûr que certains le feraient sur le vélo… Pas moi.






Piste d’alpage






Descente vers Bonvillard






Piste forestière autour du Grand Coin






Lactes de Montvernier






Les lacets



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