Repos à Santiago

Suite à mes mésaventures précédentes, j’ai décidé de prendre un peu de temps de repos à Santiago. Je savais qu’il faudrait attendre un peu pour que mon vélo soit prêt (les roues et pneus de gravel en 650b ne sont pas courants au Chili), donc j’ai décidé d’en profiter pour faire un peu de volontariat dans un hostel. Le but était double : pouvoir rester plus longtemps sans me ruiner, et progresser un peu en espagnol. Ce dernier point n’a pas été une franche réussite dû à une sacrée flemme de ma part…

Volontariat

Grâce à des sites comme workaway.com, le volontariat devient de plus en plus populaire pour les backpackers et autres voyageurs : en échange de quelques heures de travail par semaine (normalement pas plus de 25h), l’hôte fourni le logement et une partie ou la totalité des repas. C’était la première fois que je tentais une telle expérience, et j’en tire un bilan plutôt mitigé.

Sur le principe, c’est super : on économise pas mal d’argent, on peut rester plus longtemps avec les mêmes personnes ce qui permet de tisser de vrais liens, et on découvre de nouvelles choses. Parfois ça vaut largement la peine : le premier hostel où j’étais (et où malheureusement il n’y avait plus de place pour un nouveau volontaire), l’équipe était super bien traitée et l’ambiance familiale rendait le travail presque agréable. J’aurais aimé y rester mais ça n’a pas pu se faire ; par contre la proprio m’a aidé à trouver un autre hostel où j’ai été volontaire pendant trois semaines.

En effet, malheureusement à Santiago le choix est assez limité et il s’agit uniquement d’hostels, où finalement le volontaire est parfois un travailleur sous payé. Par exemple, je n’ai jamais rencontré le propriétaire de l’hostel où je travaille, seulement le manager, donc c’est difficile de sentir un vrai lien affectif. L’impression finale, c’est que l’hostel sort gagnant de l’échange…

J’étais donc censé travaillé 25h par semaine. Heureusement, j’ai récupéré la tâche la plus facile : le petit-déjeuner. Si on omet le fait que je devais me lever tôt (et encore, 7h30 reste raisonnable), c’était très tranquille et ça me laissait largement le temps de faire des trucs perso comme planifier la suite de mon parcours. Je terminais en fin de matinée, et étais ensuite libre jusqu’au lendemain matin. Mais certains de mes collègues ont eu des tâches plus ingrates (repassage ou nettoyage), où clairement 25h par semaine auraient relevé de l’abus. Une nuit ici coûtant moins d’une dizaine d’euros, travailler 25h par semaine pour payer les 7 nuits revenait à être payé moins de 3€ à l’heure. Heureusement que mon job était tranquille…

Comme souvent, ce sont les autres volontaires qui ont rendus l’expérience enrichissante. Sans eux, je ne pense pas que je serais resté si longtemps…

Apprendre l’espagnol

L’un des buts premiers de mon séjour à Santiago était d’apprendre l’espagnol. Je dois avouer que sur ce point c’est un échec total. Je sais, découvrir un language c’est découvrir une culture, parler espagnol sera un gros plus pour la suite, tout ça tout ça… Mais le fait est que je ne ressens aucune envie ni motivation. Les autres volontaires parlant en partie anglais, langue que je maitrise bien, c’était trop tentant pour moi de choisir la facilité. Je n’ai pas eu l’auto-discipline suffisante pour me plonger seul dans l’étude de l’espagnol. Je vais très probablement le regretter, mais c’est comme ça.

Un peu de tourisme (mais pas trop)

Cet article était censé un peu résumé ce que j’ai fait à Santiago. Mais je ne suis vraiment pas branché ville ni trucs touristiques, donc finalement je n’ai pas fait grand chose d’intéressant. De toute façon ce blog n’a pas vocation à être un guide touristique, nah. La seule chose qui vaut probablement la peine d’être racontée est une balade de deux jours à vélo dans les montagnes surplombant la ville.

A vélo au dessus de Santiago

Santiago est une très grande ville qui s’arrête net au pied des Andes. Là, les montagnes s’élèvent trop brutalement pour que les faubourgs continuent à grignoter de l’espace. En continuant plus en avant en suivant une des routes qui pénètre le massif, on peut atteindre une station de ski qui culmine à plus de 3500m – mon hostel est à 500m. La route goudronnée monte jusqu’à la station de Valle Nevado, 3050m. Comme j’avais trop chaud en ville et que je n’avais jamais dépassé la barre fatidique des 3000 en vélo, j’ai décidé d’y monter pour y passer une nuit. 65km de montée pour 3000m de dénivelé (en comptant les quelques petites descentes), c’est un beau morceau. L’ascension commence dans les rues de Santiago, qui sont en pente légère mais notable. Il faut une grosse vingtaine de kilomètres pour enfin quitter la ville et atteindre les montagnes.

Elles sont droites et sèches, presque rébarbatives. La route serpente doucement dans la vallée, la pente restant raisonnable jusqu’à un tournant. Là commence la première des trois séries de virages en épingles. En tout il y a 56 épingles. C’est long. Lorsque j’arrive à la première des stations, à 2300m, je suis déjà bien fatigué. Pour moi, 2000m de montée en 50km, c’est beaucoup. Alors la suite, avec 700m en 10km, me fait un peu peur. Je termine au mental, les jambes mortes. L’accueil au sommet est une parodie du Chili : c’est privé, donc je n’ai pas le droit d’y rester pour la nuit. Pas grave, j’avais repéré de bons spots 10km plus bas.

Il s’avère que l’endroit est absolument parfait pour le soleil couchant. Je dors à la belle étoile, flottant au dessus du nuage de pollution qui enveloppe Santiago. Le lendemain je monte à une autre des stations de ski avant de redescendre vers Santiago.












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