Jordanie 3 : Jahra – Pétra

Ça y est, on arrive dans le désert (enfin, il y a encore une journée de transition). Et pour ne rien gâcher, on va passer par Pétra !


Partie 3

: Jahra – Pétra (4j, 137km)

Nous avons passé une bonne nuit dans la grotte, même s’il faisait un peu frisquet le matin. Alors que le ciel s’était découvert durant la nuit, nous partons dans un brouillard assez dense. Heureusement, le chemin commence par une franche montée, donc nous n’avons pas le temps d’avoir froid. Nous traversons un petit village encore endormi dans la brume avant de nous diriger vers le bord du plateau. De là, une bonne descente nous attend – puis une bonne montée. Le modèle commence à être connu, n’est-ce pas ? En passant, nous croisons des grottes aménagées avec murs et portes, puis des formations rocheuses étranges. La montée est très longue et sans ombre. Nous nous arrêtons près du sommet, sous un arbre rachitique, seul abri contre le soleil. Nous mangeons en compagnie d’une tortue qui se balade (lentement, ce n’est pas un mythe) autour de nous.

Ensuite, et pour la dernière fois du chemin, nous devons marcher sur la route. C’est long et inintéressant, comme d’habitude. Nous traversons de petits villages puis une ville un peu plus grosse avant de continuer sur une route peu passante. Finalement, nous pouvons la quitter et traversons quelques collines en hors-sentier. Le soleil commence à se faire bas et nous cherchons sans succès un coin où nous poser. Finalement, nous nous installons sur une vieille piste à proximité d’une petite route. Nous surplombons une petite vallée pleine d’oliviers, c’est tout de même assez sympa.





Alors que la brume se lève





Arrivée au bord du plateau





Deux randonneurs





Grotte aménagée





Dans la montée





Drôles de roches





Depuis l’autre côté (bien plus sec)





Pause là où on peut





Notre compagnon de pause





Chameau des ville





Coucher de soleil depuis (presque) le bivouac

La nuit fut difficile : d’abord très humide, au point de détremper mon sac de couchage dans le bivy, puis ensuite très fraiche, avec les herbes autour de nous gelées au petit matin. Comme hier, nous partons dans la brume matinale. Aujourd’hui est un grand jour : nous commençons officiellement le désert, que nous estimons débuter à Dana. Mais avant ça, nous devons traverser… un wadi. Et oui, les jours se suivent et se ressemblent. La brume se lève lorsque nous arrivons au bord du plateau. Nous passons Ma’tan, un village en ruine, et nous engageons dans la longue descente vers le bas. Nous pensons que c’est un wadi classique, mais une surprise nous attend : il y a un canyon ! Un vrai, étroit comme tout. Nous voulions prendre une petite pause, mais nous passons pas mal de temps à l’explorer et à jouer dedans. Finalement, l’heure du départ sonne… et nous constatons qu’il continue de l’autre côté. Nous partons bien plus tard que prévu et nous engageons dans la longue montée.

Plus haut, nous suivons un wadi qui nous sépare d’un village. Nous continuons à monter jusqu’à un petit col/plateau. De l’autre côté apparait l’impressionnant wadi Dana. Ca y est, nous y sommes ! La portion Dana – Pétra est de très loin la plus connue du chemin, et nous pensons y croiser beaucoup plus de randonneurs (souvent avec guide). Je me prends à rêver tout haut : et si nous bivouaquions à côté d’un tel groupe et ils nous filaient à manger ? En attendant, nous avons encore un peu de marche : le bivouac est interdit dans la réserve de Dana, qui occupe les 13 prochains kilomètres. Je vous laisse deviner quelle chanson vient se loger dans ma tête lorsque nous descendons la vallée de Dana…

Nous quittons la réserve alors que le soleil commence à se coucher. Devant nous commence à se dévoiler la grande plaine du désert qui sépare la Jordanie et Israël. Lorsque entre deux petites collines nous voyons quelques arbres, nous n’hésitons pas et nous dirigeons vers eux pour y bivouaquer. Un groupe est déjà là (trois randonneuse, deux guides). Nous nous installons de l’autre côté de la « forêt » (huit arbres forment une forêt, n’est-ce pas ?).

Devinez quoi ? Ils nous donnent à manger. 😀 Beaucoup trop d’ailleurs. Nous terminons la soirée avec eux. Les trois randonneuses sont américaines mais habitent en Jordanie. L’un des guides parle bien anglais aussi, donc nous pouvons comparer nos différents ressentis (habitant/expat/touristes) sur la Jordanie et nous apprenons plein de trucs.





Avant que la brume n’arrive





Lever de soleil caché





Ça réchauffe





Petite mer de nuage





Ma’tan





Un wadi… encore





Le fond est plus étroit qu’attendu





Beaucoup plus étroit





Escalade en opposition… C’est bien comme ça qu’on fait ?





La suite du canyon





Suite 2





Il est temps de repartir





On fait la course ?





La vallée de Dana





Un vrai mille-pattes





Plus bas dans wadi Dana





Accacia





Coucher de soleil sur la plaine

Comme d’habitude, nous partons vers 5h30, lorsqu’il y a assez de lumière pour marcher sans frontale. Le chemin suit d’abord une piste entre les montagnes et la plaine désertique qui sépare la Jordanie et Israël. Les nuages matinaux laissent rapidement place à un franc ciel bleu alors que le chemin part en hors sentier sur les contreforts montagneux. Nous nous élevons doucement au dessus de la plaine avant de retrouver une petite sente qui quitte abruptement la plaine en direction d’un col. La montée se fait dans un étroit canyon, c’est hyper sympa. Au col, le paysage s’ouvre vers les montagnes – et le prochain wadi, déjà. Nous descendons le rejoindre et nous mangeons au bord d’un ruisseau où nous pouvons tremper les pieds. C’est bien.

La progression après la pause est un peu lente à cause de l’absence de sentier et de l’étroitesse du canyon (nous ne voulons pas mouiller les pieds). En passant, nous croisons un crapaud, un crabe et un éléphant (voir les photos si vous ne me croyez pas pour celui-là). Finalement l’eau disparaît, puis nous quittons le wadi au profit d’une rude montée. Il fait chaud. Nous progressons entre sur des flancs de montagnes pour le reste de l’après-midi. Nous croisons de jeunes bergers, dont l’un nous propose de nous vendre des fossiles. Manifestement ici ils ont l’habitude des randonneurs… Le soleil se couche lorsque nous surplombons un dédale de roches et nous passons un temps fou à prendre des photos sous toutes les coutures. Finalement, nous trouvons un bon spot de bivouac sous un arbre contre la paroi. Il fait beau, il n’y a pas de vent, et demain nous devrions être à Pétra. Que demande le peuple ?





Les nuages matinaux commencent à se briser





Parfois il y a un semblant de sente… sur 100m





Du côté de la plaine





Par ici le chemin





Autoportrait





La photo est droite, c’est juste que la plaine ne l’est pas





En direction des montagnes





Entre plaine et montagne





La sente vers le col





Vue sur la plaine





Un cairn et moi (je suis à droite)





De l’autre côté du col





Le ruisseau





Un des passages qui nous ralentit





Crabe d’eau douce





Crapaud (je pense, à cause de la peau qui n’est pas lisse))





Sandstone





Le ruisseau est à sec





Un éléphant !





Quand on s’élève





Drôles de roches





Panorama vers la plaine





Est-ce que ça compte comme une vire ?





Chèvre non sauvage des montagnes





Ceci n’est pas une violette





Coucher de soleil sur les sandstones





Bosquet-porte





Soleil rouge 1





Soleil rouge 2

Nous avons prévu une courte journée : nous devons arriver à Pétra aujourd’hui, ce serait dommage de devoir courir. Nous commençons par suivre une large vallée peu profonde mais bordée de falaise avant de monter sur un plateau. L’ambiance fait très Afrique, avec des falaises rondes et des acacias disséminés un peu partout. Nous rejoignons l’autre bord du petit plateau avant de plonger dans un beau wadi. En bas, nous hésitons un petit moment avant de nous engager dans une faille. La trace GPX est pourtant formelle : c’est bien par là. Un peu plus loin, une marche d’environ 2m nous donne quelques sueurs froides. Nous commençons à entendre des voix – beaucoup de voix. Une dernière petite marche plus tard et nous débouchons dans Little Pétra, juste à côté de l’attraction principale. Cette arrivée « Indiana Jonesque » donne une saveur toute particulière à ce moment. Nous passons quelques minutes à visiter les environs, mais comme son nom l’indique Little Pétra n’est pas immense.

À la sortie nous faisons un stop aux toilettes pour nous recharger en eau (et aller aux toilettes, tant qu’à faire) avant de nous lancer dans les 6km qui nous séparent du Monastère de Pétra. Le coin est sympa, mais ce ne sont que des pistes et nous voyons que nous sommes à proximité d’un site touristiques. D’ailleurs, certains touristes se font déposer en pick-up au pied des escaliers qui mènent au Monastère, ce qui fait qu’il y a un peu de trafic autour de nous. Nous passons pas une cahute où un garde vérifie nos tickets pour Pétra (nous avions pris le Jordan Pass, qui associe le visa touristique avec l’entrée à certains sites touristiques – attention, Pétra c’est cher). Enfin nous voilà devant les escaliers. C’est parti !

Ça monte beaucoup, ça descend un peu, ça remonte… Et nous voilà devant le Monastère (El Deir). C’est beau, c’est en plein soleil, et il n’y a pas tant de monde que ça. Nous mangeons devant et profitons du Wi-fi de la buvette pour réserver un hôtel pour ce soir. Ensuite il est temps de redescendre de l’autre côté, en direction du cœur de Pétra. Nous prenons notre temps pour visiter les environs. Je ne vais pas tout raconter parce que c’est du tourisme plus que de la rando, mais c’est sympa et il n’y a pas tant de monde que ça. Nous prenons même le temps de monter au belvédère qui surplombe le Trésor (vous savez, le bâtiment super connu qu’il y a dans Indiana Jones et le Graal). Nous ressortons finalement de Pétra vers 16h, et nous prenons un taxi (c’est pas cher, pourquoi se priver ?) en direction de l’hôtel. Nous passons le reste de l’après-midi à nous ravitailler, à trouver un couturier pour mon sac à dos (bretelle cisaillée – problème connu sur les Virga 52), un cordonnier pour improviser un truc pour mes tendons d’Achille. Finalement, nous passons pas mal de temps à visiter cette ville artificielle. Le soir, l’hôtel propose un délicieux buffet à volonté. C’est pas pour ça qu’on l’a choisi, mais on ne le regrette pas.





Un chameau pour commencer la journée





Les falaises sont rondes ici





Acacias





Petit wadi des plus sympathiques





La faille vers Little Pétra





Bon y’a bien quelques pseudo marches taillées dans la roche, mais bon…





Bienvenue à Little Pétra !





Tout ça date d’entre les 1er et 7ème siècles après J.C.





Vue depuis les escaliers





Le Monastère (El Deir)





Pétra, ce n’est pas que des trucs dans les falaises





Les tombes royales





Le Trésor vu d’en haut

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