4 jours, 98mi/157km
Le propriétaire du motel doit aller chercher des randonneurs vers 9h30, donc nous sommes plusieurs à profiter de l’occasion. Je suis notamment avec Icepus et Anchor ; Snakefarm reste derrière car il a pris du retard dans son ravitaillement, mais il devrait nous rattraper (c’est le plus rapide du groupe). Une fois sur le CDT, nous avons une dizaine de kilomètres plats et sur pistes avant d’arriver au pied des crêtes. Nous y faisons tous une pause et reprenons de l’eau dans un ruisseau proche : une fois sur la crête, ce sera sec et les potentielles sources d’eau nécessiteront un détour.
Le temps est couvert par un mélange de fumées et de nuages et il fait lourd, mais nous espérons de pas avoir d’orage lorsqu’on sera sur la crête. Celle-ci n’est pas difficile, mais l’enchainement constant de petites montées-descentes est usant. Au milieu nous recevons quelques gouttes mais l’orage ne fait que nous frôler. Heureusement, parce que je n’avais pas envie de descendre inutilement de la crête : j’y suis, j’y reste ! En fin de journée, elle devient plus rocheuse et le chemin la contourne. Pas le choix, il faut descendre – on y remontera demain matin. A ce moment je suis seul, donc forcément je perds le sentier et un peu de temps. Finalement je retrouve Anchor en train de manger là où on avait prévu de s’arrêter et où Snakefarm devait nous rejoindre. Je me pose en attendant tous les autres qui arrivent petit à petit. Ils veulent faire la petite portion de plat avant la remontée sur la crête (5 ou 6km) ce soir. Je décide de les suivre, et finalement Anchor vient avec moi. Désolé Snakefarm, mais tu nous rattraperas, on le sait !
Anchor et moi campons avec Icepus sous les pins en bord de rivière. C’est un très bon spot, parfait pour dormir à la belle étoile. Une heure après mon coucher je reçois quelques gouttes et monte mon abri en vitesse. Rien. Était-ce mon imagination ?
Le matin nous partons plus ou moins tous ensemble mais nous prenons rapidement nos rythmes respectifs et je suis seul entre Anchor (qui va vite) et Icepus (qui sont un peu plus lents). La journée est assez semblable à la veille, et finalement je rattrape Anchor au niveau d’un large col. Nous commençons à rencontrer quelques SoBo, mais du fait des conditions de cette année ils sont très peu nombreux (moins d’une trentaine en tout). C’est pratique, nous nous passons des messages mutuellement – je savais qu’Anchor m’attendait là par exemple.
Nous faisons toujours plus de 45km par jour complet, donc les journées sont longues. Mes chaussures sont de plus en plus détruites, et mes tendons d’achilles me font toujours un mal de chien. J’attends avec impatience de retrouver une paire neuve à Leadore.
Nous terminons la journée ensemble en prenant un petit raccourci. Le sentier officiel a une plus belle vue, mais aujourd’hui est particulièrement mauvais au niveau de la visibilité donc ça ne sert à rien de monter plus que nécessaire. Nous campons à la jonction entre notre variante et le CDT en espérant voir arriver Snakefarm, mais non.
Le lendemain, peu après être partis, nous voyons un randonneur légèrement devant nous. Après avoir pas mal hésité, nous en sommes sûr : c’est Snakefarm. Comment nous a-t-il doublé ? (Facile : il a pris la même variante que nous, mais il n’a pas pris la même piste pour revenir sur le CDT). Nous le rejoignons finalement lorsqu’il fait une petite pause et nous repartons ensemble. Le reste de la journée continue sur les crêtes et nous jouons à saute-mouton (leapfrogging, cf. glossaire) entre nous. En fin d’après-midi je rattrape Yoda et nous avançons un peu ensemble en réfléchissant sur les lieux de bivouac possibles : nous sommes sur une crête et il y a beaucoup de vent. Je décide de m’arrêter à la prochaine source, qui est derrière un mamelon et qui devrait être à peu près protégée. Anchor me rejoint et nous arrivons tous ensemble à la source. Il y a des vaches partout, mais ça fera l’affaire. Yoda va bivouaquer un peu plus loin et nous attendons Snakefarm ici.
J’étais inquiet pour le bruit des vaches pendant la nuit, mais ça allait. Non, à la place on a eu droit aux écureuils. Vous savez que c’est bruyant ces merdes ? Y’en avait des dizaines autour de nous à courir partout et à crier pour prévenir les autres que nous étions là, c’était insupportable.
Enfin bref, de bon matin nous partons en direction d’Elk Mountain. L’ascension est sympa car majoritairement à l’ombre et avec un peu plus de visibilité que les jours précédents. Ensuite c’est une longue descente jusqu’à un col avec une piste. Là, nous devons faire du stop pour aller à Leadore. Ça va être long… Mais finalement moins de 20 minutes plus tard une voiture passe et nous embarque.
A Leadore nous allons d’abord au restaurant, puis à l’auberge de Sam. Il est absent car il est allé chercher des randonneurs au col ; quand il revient, nous retrouvons Icepus. Je récupère aussi mes nouvelles chaussures et change les semelles par celles que j’avais mises dans mes anciennes chaussures. J’espèr vraiment que ça suffira pour régler de nouveau mes douleurs persistantes aux tendons d’Achille. Après-midi détente qui se termine en apothéose : on achète des pizzas !
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01-08-2018
Retour sur le chemin – photo prise avec mon téléphone
15 miles = 22 kilomètres de piste…
Mélange d’orage et de fumées
Ok…
Aujourd’hui c’est un parcours de crête
On continue sur les crêtes
02-08-2018
Vroum vroum
Mes chaussures ont vécu
03-08-2018
Écureuil curieux
Retrouvailles avec Snakefarm
Anchor
Petit moment sans brouillard
04-08-2018
Snakefarm au sommet de Elk Mountain
Anchor arrive juste après
On continue sur le balcon
On est sur le bon chemin
Longue crête facile jusqu’au col
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