CDT 08 : interlude en Utah

Partie 08 – Interlude : road trip / rando en Utah
Nous sommes à Pagosa, et nous n’avons pas envie d’en partir. Il y a une source chaude gratuite au bord de la rivière, l’hôtel est pas mal et le cinéma passe Rampage (pire film de tous les temps, mais les randonneurs ne sont pas difficiles – c’est un peu comme pour la bouffe). Mais bon, après 2 jours à ne rien faire, notre conscience nous rattrape, surtout que Da Bear et Perpermint Skunk sont déjà repartis. Nous allons donc au buffet chinois à volonté pour nous donner des forces, et nous décidons de partir le lendemain… Mais dans l’Utah. Nous sommes quatre (Larry Boy, conducteur et guide vu qu’il a habité en Utah, Casper, Dodgy et moi) et le programme est simple : faire du stop jusqu’à la ville la plus proche, louer une voiture, aller dans l’Utah, faire une rando de 3 jours, puis retour en passant voir quelques trucs.

Nous avions été un petit peu optimistes pour le stop, et malgré des hippies qui nous font faire une vingtaine de kilomètres, nous sommes bloqués au milieu d’une route passante mais sans personne qui s’arrête. Finalement nous nous séparons, et Larry Boy seul a facilement de la chance. Nous restons donc derrière, et lorsque Larry Boy nous dit qu’il a récupéré la voiture nous profitons de la station service pour acheter de quoi boire à l’ombre de la station de pompier. Hiker trash jusqu’au bout…

Le trajet est un peu long, mais finalement nous arrivons à la ranger station où nous allons devoir acheter un permis demain. En effet, nous sommes dans un parc et pour y passer une nuit il faut s’enregistrer (et payer 4$). Nous allons y passer deux nuits, en rejoignant le San Juans Canyon par un des bras du Slickhorn Canyon puis en repartant en suivant une autre branche du Slickhorn Canyon. C’est un parcours en dehors des sentiers battus, avec des vestiges pueblo (une rapide présentation – ils ont été construit pas les Anasazis, nom qui en navajo signifie « anciens ennemis »). Nous allons donc croiser la rivière San Juans au fond de son canyon, à ne pas confondre avec les San Juans, le massif que le CDT traverse et où la rivière a sa source.

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Le cercle rouge est la voiture ; les croix rouges sont les deux bivouacs.

Bon, je vais être honnête : ces trois jours sont mes préférés de mon voyage aux US. C’est un peu con, parce que j’étais en dehors du CDT. Mais les paysages étaient magnifiques, de vrais clichés de western ; le groupe était super cool ; la recherche des vestiges cachés dans les falaises (non marqués) un petit jeu dont je ne me lassais pas ; le coin était désert, et la remontée du dernier canyon un hors-sentier ludique et beau. Bref, une des plus belles rando sur 3 jours que j’ai pu faire.

Nous avons donc dormi à la belle étoile à quelques kilomètre de la station. Le lendemain nous y passons prendre nos permis. Les rangers nous demandent notre itinéraire, puis s’inquiètent de notre niveau en rando après qu’on ait expliqué notre plan. On a déjà environ 1200km dans les jambes, ça devrait le faire. Vu qu’il n’y a pas grand monde qui passe par là, ils nous demandent de repasser au retour pour faire un état des lieux de l’eau disponible. Parce que oui, on sera dans des canyons, mais ils sont secs sauf pendant les crues (sauf le San Juans Canyon, mais personne n’a envie de boire son eau).

Après quelques kilomètres sur piste, nous laissons la voiture et revenons un peu sur nos pas pour descendre dans le premier bras. Le temps est couvert, mais les paysages sont déjà superbes, et nous avons la chance d’être avec un connaisseur des lieux en la personne de Larry Boy. Une fois en bas, nous avançons les yeux levés en cherchant les fameux vestiges. Ils sont moins développés que ceux de la Gila, mais nous les trouvons et passons du temps à en explorer quelques uns.

Mais nous devons aussi baisser les yeux pour ne pas marcher sur les cyanobactéries/algues qui poussent sur le sol. Ce sont les plus anciennes formes de vie sur terre, et une trace de pas peut les faire disparaitre pour une centaine d’année le temps que ça repousse un lien.

Finalement nous arrivons à une jonction avec une autre branche. Nous pensons bivouaquer ici, mais avant ça nous remontons un peu ce canyon à la recherche d’autres ruines, que nous trouvons déjà à l’ombre au milieu de la falaise.

Après une bonne nuit à la belle étoile, nous continuons à descendre le canyon qui s’élargit petit à petit. Finalement nous nous retrouvons dans le même genre de paysage que le grand canyon (mais sans personne). Nous débouchons enfin dans le San Juans Canyon, à mi-hauteur. Nous descendons afin de prendre de l’eau à des suintements à côté de la rivière. Nous entendons des voix, donc nous allons à la rencontre d’un couple descendant la San Juans en rafting. Nous passons plusieurs heures avec ces hippies, et nous partons alors que le mec est complétement déchiré (et nous a gentiment proposé weed et autres psychotropes). Nous remontons à mi-hauteur où nous suivons une très ancienne piste d’exploitation pétrolière. Nous décidons de camper au bord de la falaise, à ce qui est probablement le plus beau spot de bivouac où j’ai pu dormir.

Pour finir, nous devons d’abord rejoindre un autre bras du Slickhorn Canyon. Celui-ci est encore moins usité (du moins pour la partie basse), et nous devons jouer des main. Nous devons d’ailleurs passer une grosse marche (probablement du 5), ce qui donne un moment de comédie filmée (mais ça reste dans mes dossiers). Nous retrouvons d’autres vestiges, puis quittons (perdons) le sentier pour remonter sur la mesa par un « chemin personnalisé » (qui se termine avec les mains au milieu de la falaise). Finalement nous retrouvons la piste (un peu difficilement, merci le GPS) et nous rejoignons la voiture.

Nous devons rendre la voiture demain, donc nous décidons de rentrer lentement. Nous passons voir Monument Valley (de loin), puis Goosenecks State Park (des méandres de San Juans Canyon). Nous dormons dans la pampa à quelques kilomètres. Le lendemain, nous passons voir d’autres vestiges à Hovenweep National Monument. Enfin nous rendons la voiture et retournons à Pagosa Spring grâce à un gars qui nous prend en stop. Il a une casquette « Make America Great Again », des stickers NRA partout, et un shotgun accroché entre les deux sièges avant, et il est super sympa – on est probablement le bon type de touriste, juste là pour donner nos sous et repartis dans quelques mois.

Nous arrivons assez tard à Pagosa Spring, et nous devons repasser à l’hôtel pour reprendre la nourriture que nous y avions laissé (nous avions fait notre ravitaillement pour les San Juans avant de changer de plan). C’est donc tout naturellement que nous y repassons la nuit. Mais promis, demain nous repartons !

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22-05-2018
On commence par de la piste

Le petit groupe

C’est pas par là

Le haut du canyon

Des vestiges se cachent dans ces falaises (mais pas sur la photo)

On les a trouvés !

Ils sont bien cachés

The Great Kiva

Au fond du canyon

Les cactus sont en fleur

Couleurs du désert

Le canyon n’est pas encore trop profond

Biological soil crust au sol

Autres vestiges plus difficiles d’accès

Falaises en escalier

Poteries anciennes

Vieille maison (?)

Rochers

Mmmmh la bonne eau

Fleur en mini-dentelle

Regard en arrière

On arrive au bivouac (dans les arbres)

On a trouvé les vestiges (c’était pas facile)

Passage étroit

Passage étroit 2

Chambre de stockage

23-05-2018
Les falaises se font plus raides

Escaliers dans le canyon

Toujours plus de falaises

Jonction avec le canyon de San Juans

En bas du canyon

Après-midi hippie

Y’a pire comme endroit pour manger non ?

Meilleur spot de bivouac de tous les temps ?

Panorama sur le canyon de San Juans

Dernières lueurs

24-05-2018
La nuit aussi c’est sympa

Plateau à mi-hauteur du canyon

Petits pas d’escalade

La petite troupe dans un des bras du canyon

Les plus grosses ruines du secteur

Ils étaient pas mal ici

Vue sur les plaines 1

Vue sur les plaines 2

Plaines et mesa

Monument Valley

Tours et détours

Bivouac

25-05-2018
Ciel de l’Utah

Hovenweep National Monument

Hovenweep National Monument

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1 Comment

  1. Nicolas
    30 décembre 2022

    Mon expérience du cowboy camping c’est condensation à gogo au réveil. Est-ce que c’était un problème pour vous ?
    Pepe (pct 2021)

    Répondre

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