L’itinéraire
Le Japon a la réputation d’être très urbanisé. C’est vrai pour le littoral (et encore, pas partout), mais l’intérieur des terres est beaucoup plus sauvage bien que parcouru par un réseau routier qui reste assez dense. Par contre c’est très montagneux, même si c’est de la moyenne montagne sauf dans les Alpes japonaises. Même le long des côtes c’est rarement (jamais) plat, donc globalement c’est assez fatiguant.
Je n’ai pas réussi à trouver de carte qui me convenait, donc j’ai tout fait avec google maps. La couverture est très bonne, toutes les routes sont indiquées, street view est passé partout et en mode courbe de niveaux on a le minimum vital pour savoir à quoi s’attendre.
Je trouve que mon itinéraire (voir le premier post) est plutôt pas mal pour quelque chose d’improvisé. Shikoku est très sauvage et très tranquille, c’est vraiment parfait pour faire du vélo. La péninsule de Kii est plus urbanisée sur le littoral, mais l’intérieur est là aussi très sympa, que ce soit au niveau des paysages ou au niveau culturel. Dommage que sur la fin j’ai été obligé de suivre la côte (pas de route traversant les montagnes). La dernière portion est celle où j’ai le plus roulé en ville (normal vu que j’étais entre Osaka et Tokyo), mais j’ai pu tourner autour du Fuji et aller sur la péninsule de Kii (mon coup de coeur).
Les routes
La première chose à savoir est qu’on roule à gauche. C’est un peu perturbant les premiers kilomètres ou quand on est fatigué. Mais finalement le seul moment où j’ai failli avoir un accident à cause de ça est le premier jour où je suis retourné au boulot après mon retour en France (j’y vais en vélo), vu que je me suis engagé dans une grande rue à contre-sens (la fatiqgue…).
Au Japon c’était moins grave les quelques fois où je me suis trompé de sens vu que les vélo roule un peu n’importe comment. J’ai souvent croisé des jeunes allant en cours à vélo à contre-sens sur la route. Heureusement, les japonais roulent plutôt bien et sont assez prudents. D’ailleurs, les limitations de vitesse sont plus basses qu’en France : 40km/h en ville, 60 en campagne (40 dès que ça tourne, donc en montagne), 100 sur autoroute. Du coup même si les limitations ne sont pas toujours respectées (je me suis réguliérement fait doubler alors que j’étais à 40 ou plus sur un route avec cette limitation), la vitesse globale reste plus basse qu’en France.
On a souvent l’idée d’un Japon envahit par les voitures. C’est vrai… en ville. Mais dès qu’on en sort, la circulation est globalement très calme. En dehors des zones très urbanisées (généralement le long des littoraux proches des grandes villes), on est plutôt tranquille.
L’état des routes varie globalement de bon à très bon (en même temps les japonais sont fans de travaux publiques, donc ils retapent souvent leurs routes). Il n’y a que sur certaines routes secondaires de montagne que j’ai eu droit à de mauvais revêtements.
Boire, manger et se soulager
Le truc le plus pratique du Japon, c’est probablement leurs conbinis, ces petites supérettes ouvertes 24h/24 7j/7. Les franchises que j’ai le plus rencontré sont Family Mart, Lawson, Circle K et 7-Eleven (pas à Shikoku). Ils proposent le strict nécessaire pour (sur)vivre et sont le meilleur ami du cycliste. Je n’ai que très rarement porté plus d’un repas d’avance dans mes sacoches. On peut y acheter des « plateaux repas » (bento, environ 5€) qu’ils peuvent même faire chauffer, des en-cas divers et variés (miam les onigiris pour moins de 1,5€ pièce), ont des toilettes. Certains (souvent des Family Mart) proposent un coin où s’assoir pour manger avec souvent des prises électriques.
Il est normal de rentrer dans un conbini, d’utiliser leurs toilettes (gratuites et toujours propre) et de repartir aussi sec. Mais sinon, il y a très souvent des toilettes publiques (là aussi toujours propres) disséminées un peu partout.
Entre les conbinis et les toilettes publiques, il est difficile de se trouver en rade d’eau. Mais si ça vous arrive, pas de panique ! Dans tous les hameaux, et à tous les coins de rue (voir plus) dans les villes, il y a des distributeurs de boisson. Bon, par contre faut savoir ce qu’on prend, parce que certaines ont littéralement le goût de produit pour chiottes.
Autres
Les japonais utilisent beaucoup les espèces pour régler leurs achats. Mais dans tous les conbinis se trouve un ATM qui accepte très souvent les cartes internationales. Il y a des frais d’environ 1,2% (si je me souviens bien).
Dormir
En dehors des villes, il y a soit de la forêt, soit des champs cultivés (et souvent des rizières). Il est donc difficile de trouver un endroit ou camper en pleine campagne (mais pas impossible). Par contre, toutes les villes ont de petits parcs qui proposent souvent des espaces où planter la tente est possible et avec des toilettes.
Vu que j’avais la flemme de planter la tarp, j’ai fait au plus simple : je m’arrangeais pour trouver un abri tous les soirs. Une seule fois je n’ai pas trouvé là où j’avais prévu (et encore, j’ai pas vraiment cherché). Espace pic-nique, toilettes, pergola… Facile de trouver un coin plus ou moins discret pour la nuit, avec toujours des toilettes à proximité pour la douche. Par contre attention aux moustiques…
En France, je ne ferais pas ça. Mais le sentiment de sécurité au Japon est assez impressionnant. Je n’ai jamais été embêté (sauf la fois avec les jeunes, et c’était rien), alors que j’ai dormi dans des parcs au milieu de grandes villes.
Sinon, pour dormir à moindre frais en ville, je vois trois solutions :
– internet café : entre 20 et 25€ la nuit, pas de réservation, pas de lit. C’est bon pour dépanner.
– auberge de jeunesse : un poil plus cher, et besoin de réserver
– hôtel capsule : même gamme de prix, pas besoin de réserver. C’est une expérience à faire.
Technologie et communications
Vu qu’ils ont des toilettes haute-technologie, il y a très souvent des prises électriques (ne serait-ce que pour chauffer les sièges). Du coup je laissais ma batterie externe charger discrétement pendant la nuit et je rechargeais les autres appareil depuis la batterie.
A Kyoto j’ai acheté une carte SIM uniquement internet : 30€ pour 5Go sur 21 jours. C’est un peu cher par rapport aux prix en France mais ça reste raisonnable. Le réseau est disponible partout (une seule fois je ne l’ai pas eu alors que j’en avais un peu besoin). Ca permet largement de charger Google Maps et d’avoir les infos qu’on veut.
Communiquer
Pas grand chose à dire à part rappeler que les japonais ne parle que japonais. Avec un peu de chance ils parlent quelques mots d’anglais. En ville c’est un peu moins pire.
Transporter son vélo
Aucun problème dans les ferry. Il y a un léger surcout, mais ça reste raisonnable.
Pour les trains c’est plus compliqué. Normalement un vélo complêtement emballé passe, mais ma mésaventure du dernier jour montre que parfois c’est un peu plus compliqué. Le problème est surtout pour les shinkansen, je pense que pour les trains normaux il n’y a aucun souci.
Pour l’avion, avec Lufthansa j’ai payé un surplus de 0€, donc ça va. J’ai emballé le vélo dans une sacoche non rigide avec des blocs de mousses (cf. second post), aucun problème à signaler.