Ma sœur habite à Paris et est une fine connaisseuse des restaurants de ramens de la capitale. J’habite à Lyon et j’ai été plutôt déçu de mes expérience dans ce domaine ici, donc logiquement j’ai décidé d’aller rendre visite à ma sœur et d’en profiter pour manger de bons ramens. Vu que j’aime les défis (et qu’il faut mériter lesdits ramens), j’ai eu l’idée d’aller à Paris en vélo. J’ai profité d’un week-end de trois jours qui m’a permis de rentrer en train le lundi.
Le parcours
Ayant déjà fait
la Loire à vélo
, je connaissais déjà une partie du parcours. J’ai donc utilisé Google Maps pour tracer les deux parties manquantes :
- Lyon – Digoin : tracé pas trop mal, pas tant de circulation que ça malgré la sortie de Lyon un vendredi soir. De toute façon, un parcours plus tranquille aurait impliqué plus de distance et de dénivelé, ce qui dans le cadre de cette sortie ne m’intéressait pas. La vallée de l’Azergues et le haut-beaujolais sont très agréables.
- Briare – Paris : tracé horrible, j’ai improvisé quelque chose avec les cartes IGN. Finalement, l’itinéraire que j’ai parcouru dans le Gatinais est pas trop mal non plus (même si le Gatinais, c’est pas la plus belle région de France)
Au final, ça donne une trace de 505km (515km au compteur à la fin) pour 1500m de dénivelé (donc plutôt tranquille). Elle est dispo
sur OpenRunner
.
J’ai découpé ça en 3 étapes : 100km, 270km, 150km. Parti de Lyon le vendredi à 16h, arrivé le dimanche à 15h : 47h pour faire 520km, je suis plutôt content de moi.
Le récit
Avant les quelques photos, un mini-récit pour contextualiser tout ça. Je suis donc parti le vendredi après le boulot (16h15 – pas trop tard non plus). La sortie de Lyon se fait tranquillement et en dehors des voitures via le parc de la tête d’or, le tunnel de la Croix-Rousse puis une petite route tranquille. Finalement je dois rejoindre une route principale, mais elle est large et ça passe plutôt bien. Une fois dans la vallée de l’Azergues, c’est de plus en plus tranquille. Je fais une pause d’une vingtaine de minutes à Lamure sur Azergues pour manger avant de terminer la montée du seul col du parcours (environ 700m d’altitude). Je bascule de l’autre côté et continue jusqu’à 21h. Je m’arrête pile à 100km au compteur et dors dans un hangar désaffecté pour me protéger du vent (la tempête Miguel nous quitte tout juste).
La nuit n’est pas super, mais au moins je suis de retour sur le vélo à 6h. C’est top de rouler si tôt ! Rapidement je rejoins le canal du Centre au niveau de Paray le Monial. Ça y est, maintenant c’est vraiment tout plat pour quelques centaines de kilomètres. A Digoin, je rejoins le canal latéral à la Loire et retrouve donc
mon parcours d’il y a deux ans
. Jusqu’à Décize c’est un mélange de chemins de halage, voie verte et petites route ; à Décize, je retrouve un chemin de halage qui me mène jusqu’au bec d’Allier, à côté de Nevers. C’est là que débute officiellement le parcours de la Loire à vélo. Je débranche encore plus le cerveau et suis tranquillement le parcours jusqu’à Briare. J’y arrive à 19h25, juste à temps pour me précipiter dans une boulangerie en train de fermer. Heureusement que je suis arrivé à temps, car je n’avais absolument rien à manger avec moi ; même si ce que je prends est moyennement bon, ça me fait du bien et je repars plein de bonne volonté. Sauf que je fais l’erreur de suivre Google Maps… Après 2km de montée, je me rends compte qu’il veut me faire passer par un mauvais chemin pour rejoindre la N7, qui ici ressemble à une autoroute. Demi-tour et retour à Briare. Je rejoins donc Gien avant de monter sur le « plateau ». Je roule jusqu’aux Choux, que j’atteins à 9h. J’y trouve de l’eau, mais aussi une sorte de parc au calme avec quelques camping-car. J’hésite à continuer pour pouvoir faire 300km dans la journée (juste pour le défi), mais ça me ferait finir dans la nuit sur un vélo mal éclairé (je n’ai qu’une frontale), donc je décide de m’arrêter là. 270km, c’est quand même la plus grosse journée que j’ai jamais faite.
Grâce à mon état de fatigue avancé, la nuit est très bonne et je me permets de faire une grasse mat’ : je pars à 6h15. Encore une fois, c’est très sympa de rouler si tôt. J’ai même le droit à un lever de soleil avant que les nuages ne reviennent définitivement. Je fais une pause une demi-heure plus tard pour attendre l’ouverture d’une boulangerie, puis je repars dans le Gatinais endormi. Je me fais courser par un chien de ferme, puis me prends la pluie. Pendant 4h. Heureusement, il ne fait pas trop froid. Je prends une autre pause repas à Milly la forêt, puis suis une route de plus en plus importante vers Corbeil-Essonne. Heureusement, on est dimanche et la circulation reste correcte. Enfin, je redescends pour atteindre la Seine. Maintenant, c’est facile : je la suis jusqu’à Paris. C’est un peu long de traverser toute la banlieue, mais le soleil est de retour et le chemin est assez facile à suivre. Par contre, le revêtement est souvent mauvais et fait souffrir mes fesses, donc je passe régulièrement en danseuse. Je reste sur les quais plein de touristes et de travaux jusqu’à atteindre la tour Eiffel, à 15h, après 145km. Voilà, j’ai fait Lyon – Paris en 47h.
Les photos
Je n’étais parti qu’avec mon téléphone, qui est de moyenne gamme et qui a quelques années. Du coup, les photos sont flashy, mais les détails sont moches.
Les douces collines du haut-beaujolais
Vieille France
Le beau château de La Clayette
Rouler tard le soir a ses avantages
Rouler tôt le matin a aussi ses avantages
Le canal du centre
Parray le Monial
Ils ont perdu leur maman 🙁
Premier pont canal de la journée
Paysage typique du jour
La nature à l’attaque
Petite église de village
La Loire sauvage
Tranquillité
Lever de soleil entre les nuages
Arrivé en bord de Seine
Je ne tire pas la gueule, je suis juste fatigué
Tout ça pour ça
Le matériel
L’avantage de partir pour si peu de temps, c’est qu’on peut partir sans grosse prise de tête. La météo était changeante, notamment pour le vendredi (finalement sec) et le dimanche (où je me doutais bien que j’aurais de la pluie). Les températures étaient néanmoins relativement élevées, donc je n’ai pas eu à prendre quoi que ce soit de particulier.
Je n’avais qu’une sacoche étanche de ~20l, à laquelle il faut ajouter une petite sacoche de cadre ne contenant que mon coupe-vent/imper et une sacoche de guidon pour le téléphone et les petits objets utiles (genre crème solaire).
J’avais le strict minimum :
-
Couchage :
quilt
Cumulus 350 +
sac à viande
le tout dans un
sac étanche
-
Matelas
S2S Ultralight Insulated -
Abri
(étant donné que c’est mon abri de rando, j’ai dû aussi prendre mes
bâtons de rando
à 380g la paire) -
Tapis de sol
en tyvek -
Habits :
polaire
+
imper-respi
-
Electronique :
powerbank
10000mAh (overkill) +
câble
USB C,
frontale
(non utilisée),
écouteurs
,
téléphone
-
Divers :
lunettes de soleil
,
crème solaire
(
50mL
),
cuillère
plastique,
brosse à dent
+
dentifrice
En plus de ça, j’avais un jeu d’habit complet (sans chaussures) pour me balader à Paris et le retour en train, mais c’est complètement optionnel.
Pour les prochaines sorties du genre, je vais essayer de trouver une tente qui ne nécessite pas mes bâtons de rando. Elle sera probablement plus lourde, mais j’aimerais aussi qu’elle soit auto-portante et résistante afin qu’elle puisse me servir lors de mes prochains longs voyages à vélo.
L’orientation se faisait avec le téléphone (Google Maps et cartes IGN avec Iphigénie).
Sur moi, j’avais des chaussures auto Shimano (référence inconnue, ça fait longtemps que je les ai), et un équipement full Btwin (chaussettes, cuissard, t-shirt vélo, casque).