Petite rando du week-end dernier dans le Vercors. Cette fois-ci, je suis parti avec Scal, qui m’avait promis un parcours sympathique. Promesse tenue.
Par contre, l’itinéraire est extrêmement exposé et engagé. A plusieurs reprises, une chute serait facile mais déconseillée (euphémisme). Je le déconseille fortement à quiconque n’est pas accompagné d’un très bon connaisseur du terrain et n’a pas le pied assuré. C’est d’ailleurs pour ça que je ne vais pas donner de traces, même si avec nos renseignements il sera assez facile de le reconstituer. Pour tout vous dire, ce fut un des week-end de rando les plus éprouvants que j’ai jamais fait ; dimanche, nous avons marché 14h30 (il faut retirer environ 2h de pause), et nous n’avons fait qu’une quinzaine de kilomètres…
On est parti de Romeyer samedi à 12h30. Comme tout le monde le sait, c’est le meilleur horaire pour faire 1100m de dénivelé. :p Dès le début, le ravin de la grande Cheneau et la vire des Heures nous surplombent.
Le début est facile : on rejoint le balcon du Glandasse par le Bichon. On suit le balcon sur quelques centaines de mètres (aaah, la fraicheur des fayards…), puis on s’engage sur une « sente » qui n’existe que dans la tête de Scal. :p Entre la raideur de la montée et la forêt non entretenue, le cheminement est malaisé et épuisant. Finalement, à mi-hauteur, on sort des arbres et on voit la suite du programme.
Je n’ai pas de photos de la suite, j’étais trop occupé à monter. En haut, même si le ciel est voilé, on a une vue magnifique sur les haut-plateaux. On redescend légèrement pour s’engager sur la vire des Heures. Elle est peu dangereuse mais assez esthétique.
Ensuite nous faisons un détour au col des Bachassons pour reprendre de l’eau, puis nous coupons à travers le plateau en direction du jardin du Roy. Le cheminement est agréable (j’en profite, c’est rare avec Scal :p ), et nous rencontrons de nombreuses traces de l’activité passée du Vercors : anciennes pistes, ruines de jasses… On voit un chevreuil et un tétras (du moins son cul).
Nous allons poser le bivouac au collet entre le Lautaret et le Rancou, juste au dessus de la citerne. Le coin est idéal bien que venté. J’ai un emplacement entre les pierres qui semble avoir été créé rien que pour mon abri, et Scal se pose directement sous un arbre.
Je passe une nuit affreuse et blanche. Le vent se lève vers 23h, et fait battre comme pas possible mon abri mal tendu. Heureusement, le lendemain est magnifique même si quelques nuages se reposent sur le Trièves et les sommets. Nous nous engageons au dessus de la combe du Marichaume pour faire une boucle et revenir à la citerne en passant par le Lautaret. A la citerne, Scal doit donner de lui même pour nous refournir en eau. Nous aurons 5l pour la journée, ce qui s’avérera bien peu vu le soleil et notre parcours…
Ensuite vient un passage extrêmement délicat : une descente du plateau hors-sentier dans une combe très raide. Quelques chamois font débouler des pierres à proximité. Je range mes bâtons et ma dignité, et descend en me servant de mes fesses comme d’un frein à main. Là encore, je prends moins de photos que Scal, tout occupé que je suis à essayer de survivre. 😀 Une remontée par un affreux pierrier plus tard (ultra-démotivant : on descend pour remonter tout de suite, le tout sur des passages très fatiguant), nous voilà sur la vire. Globalement, elle est peu difficile, mais l’erreur n’est pas permise et certains passages sont très exposés. Un passage est techniquement difficile mais très court et légèrement moins exposé.
On mange à la sortie de la vire, au dessus des quatre chemins de l’Aubèze. On peut voir la vire Sombardon, que nous allons prendre après avoir traversé la vallée (-150m, +150m, 100m à vol d’oiseau…). Encore une fois, la vire n’est pas très difficile mais très exposée et le sentier moins bien marqué que celui de la vire d’Archianne. On croise une étagne grosse.
A la sortie, une montée raide pour rejoindre le plateau nous attend. Nous faisons peur à un lagopède, qui fuit en laissant ses 3 oisillons dans un trou de lapiaz. Nous ne nous attardons pas, en espérant qu’il revienne. Le panorama sur le Vercors est toujours là. Nous nous faisons harceler par les mouches, comme hier. Elles gâchent quantité de photos.
Enfin, après une après-midi fatiguante, nous arrivons au pas de Peyrolle. La vue y est sublime. La descente se fait dans un décor sauvage et en empruntant des sentes animales plus qu’humaines. D’ailleurs, on croise nombre de chamois, qui nous rendent jaloux à gambader facilement dans les pentes. On met plus d’une heure à descendre les 300m jusqu’à la vire du pas (vire facile et sans vue). A la sortie de la vire, dernier passage technique de la sortie. Je suis sur le cul (littéralement), c’est bien plus simple.
La fin de la descente est bien plus facile. Nous passons par bonne combe, où nous buvons à satiété à la résurgence. Ça fait du bien ! Nous arrivons à la voiture vers 22h, non sans avoir entendu chevreuils et sangliers dans les buissons.
Merci à Scal pour ce week-end fantastique et pour ses petits cadeaux (il m’a passé quelques babioles pour cet été). Vraiment, vive les MULs. 🙂