Mercantour et vallée des Merveilles

Après avoir rendu visite au Grand Coyer, je me tourne vers le Mercantour qui me promet quelques belles randos. À la base, j’avais prévu l’ascension du mont Clapier, mais devant l’enneigement résiduel sur ses pentes j’ai préféré jouer la sécurité. Cependant, j’ai tout de même fait un joli petit tour de 47km avec pas mal de dénivelé (~3900m d’après openrunner).

Le truc de vraiment bien, c’est que le conseil général du département propose des « randobus » qui nous amènent au pied du Mercantour depuis Nice en une heure pour la modique somme de 5€ aller-retour. Ça fait franchement plaisir. 🙂

Le bus me dépose donc à Roquebillière (alt. 600m) vers 9h40. J’attaque rapidement la montée vers le village de Belvédère, à partir duquel je m’engage dans le vallon des Graus. Les conditions sont vraiment bonnes, grand ciel bleu mais pas encore trop chaud. Le chemin est globalement bien balisé, même si pendant quelques kilomètres il se réduit à une simple sente dans la forêt. Je ne le sais pas encore, mais je pense que c’est à ce moment que je me suis choppé trois tiques, que je ne verrais que le soir.

Après avoir rejoint une large piste et continué à monter jusqu’aux granges du Colonel (enfin, on bifurque juste avant), j’emprunte le sentier qui monte vers le col de Raus (1999m précisément). Il est super agréable, et encore très verdoyant pour la saison.


À partir de là j’emprunte le GR52 jusqu’à la fin de la journée, donc forcément il y a plus de monde sur les sentiers. Tout d’abord, je me dirige vers le pas du diable (2500m) (je me demande d’où vient ce nom), puis, une fois arrivé là haut, je prend une petite pose devant les lacs éponymes.

Vue sur le pas du Diable

Vue sur le pas du Diable

Montée finale

Montée finale

Lacs du Diable

Lacs du Diable

Ensuite je redescend vers le début de la vallée des Merveilles. Je suis entouré de lacs débordant et de torrents chantant, et je sens que l’hiver a été long dans ce coin aussi. Je croise un petit chamois qui n’est pas tellement effarouché. Ça change du Vercors !

Chamois peu farouche

Chamois peu farouche

Juste après je croise un garde du parc. Première fois pour toutes mes randos que j’en croise un ; pour le coup, j’en rencontrerai trois sur la seule zone des Merveilles. 😐
Et première fois aussi que je me fais arrêter par un policier (parce que les gardes du parc sont membres de la « police de l’environnement », oui monsieur !) : pas le droit aux bâtons ferrés dans ce secteur. Paraît qu’il y avait un pictogramme pour prévenir au niveau du pas du Diable. Mais qui regarde les pictogrammes ?

En parlant de pictogrammes, j’arrive dans la fameuse vallée des Merveilles, où se trouvent pléthore de gravures :

Gravure

Gravure

Pour tout vous dire, ça ne m’a pas tellement emballé. Je ne suis pas très réceptif à l’art préhistorique je crois. Par contre, la vallée en elle-même est très jolie (surtout vers le haut) bien qu’un peu fréquentée. Le torrent des Merveilles rebondit à droite, à gauche, et forme un petit lac surplombé par la baisse de Valmasque (2549m, la baisse est à l’arrière-plan, dans l’ombre).

Lac et baisse

Lac et baisse

Je la monte assez rapidement mais fais quelques (longues) poses pour regarder les chamois qui batifolent dans la neige et les pierriers sur les pentes du mont des Merveilles. Je bascule ensuite dans la vallée de Valmasque, où se trouvent plusieurs hardes de chamois, quelques bouquetins, et des randonneurs qui attendent 19h pour planter la tente.

Bonjour toi !

Bonjour toi !



Finalement, je pose mon bivouac au bord du lac Noir, juste avant le sentier qui monte vers le pas de la Fou.

Spot de bivouac

Spot de bivouac

Le lendemain, je pars alors que le soleil se lève sur les pentes du pas de la Fou. Le début monte sec…

Bas du pas de la Fou

Bas du pas de la Fou

Et ensuite la neige fait son apparition, m’obligeant à louvoyer entre les rochers et les névés. Je passe à côté du lac de la Lusière qui ressemble plus à une flaque dans de la neige, et continue à monter. Si l’ascension n’est pas très dure, je perd quand même pas mal de temps à cause de la neige.

Dans le pas

Dans le pas

Lac gelé

Lac gelé

Arrivé au pas, je peux voir le lac noir tout en bas.

Vue sur le bivouac de la nuit

Vue sur le bivouac de la nuit

Du fait de l’enneigement, je décide de ne pas monter au mont Clapier, et me dirige donc vers la cime Viglino (2910m) qui sera mon lot de consolation. J’atteins la borne frontière placée à son sommet très rapidement (l’aller-retour me prendra une vingtaine de minutes) malgré le terrain instable et la sente que je perd dès que j’en ai l’occasion. De là haut, j’ai une belle vu sur le pas de la Fou et la crête qui court jusqu’au mont du Grand Capelet.

Cime Viglino

Cime Viglino

Crête et Grand Capelet

Crête et Grand Capelet

Puis je descend vers le refuge de Nice et le lac de la Fous (2132m). Sur ce versant il reste de sacrés névés, dont un qui me propose une bonne séance de ski en trails. J’arrive sans encombre au refuge de Nice, où je m’arrête manger les quatre petits princes qu’il me restait. Cumulés avec les trois mangés en guise de petit déj’, ça constituera l’intégralité de mon alimentation jusqu’au soir. Je ne sais toujours pas comment je fais pour marcher 10h avec ça dans le ventre.
Une fois au refuge, je monte au pas du mont Collomb (2548m), d’où j’ai une superbe vue sur la vallée de la Madone de Fenestre.


Alors que j’ai récupéré le GR52, en redescendant je trouve le moyen de me perdre. Je me retrouve dans un pierrier bien instable, et je peux voir le GR me narguer une centaine de mètre plus bas. Finalement je le récupère, mais ce bref passage m’a bien fatigué. J’ai un don pour perdre les sentiers, je fais ça à chaque sortie. Quelle chance.
Le coin autour de la madone (vers les 1800 quand je récupère le chemin) est blindé de gens venu pic-niquer. Je fuis rapidement vers les hauteurs et la baisse de Férisson (2254m), qui est bien heureusement épargnée par l’afflux de visiteurs. Là haut, la vue sur la cime du Gélas est sublime.

Cime du Gélas

Cime du Gélas

Maintenant, je dois suivre la crête jusqu’à Saint-Martin. Parfois je quitte le chemin pour couper en passant par les sommets, mais il s’avère que je suis un peu juste au niveau du timing, donc j’accélère.

Longue crête facile

Longue crête facile

Arrivé à la fin de la crête (juste avant la cime du Palu, 2132m), je m’engage dans la descente pleine bourre pour être sûr d’avoir mon bus à 17h. Mais au bout de quelques centaines de mètres, je suis arrêté par quelques chèvres (qui me font pas peur) et un gros patou babines retroussés (qui lui me fout franchement la trouille). Manifestement, j’ai pas le droit de passer… Je recule prudemment sur une cinquantaine de mètres, le patou me poussant de la force de ses grognements, puis m’arrête étudier mes options : contourner par le bas (pente vertigineuse), par le haut (pente forte et troupeau de chèvres), ou revenir sur mes pas, monter à la cime de la Palu, redescendre en hors-sentier de l’autre côté et récupérer le chemine. Étonnement, j’opte pour cette dernière alternative. Une fois au sommet, je vois Saint-Martin de Vésubie, presque 1300m plus bas. Il me reste une heure.

Une heure ? Facile !

Une heure ? Facile !

Pour résumer cette heure : je cours en hors-sentier ; je cours sur le sentier ; comme celui-ci est vraiment très bien balisé, je me perd (je pense que plus le chemin est balisé, plus mon cerveau retors aime me perdre) ; je reviens sur mes pas, et cours sur le sentier ; j’arrive sur la place de la gare en même temps que le bus. Ouf.

En tout cas, le Mercantour est vraiment très beau, quoique trop peuplé par endroit (mention spéciale à la vallée des Merveilles, qui fait un combo GR52 + gravures rupestres pour attirer randonneurs). Je suis un peu déçu de ne pas avoir fait le mont Clapier, mais si je l’avais fait à mon avis j’aurais raté mon bus… D’ailleurs, je pense que ce tour était un peu trop long pour en profiter pleinement (il fait environ 90 km-effort, ce qui me semble vraiment pas mal pour deux jours). À méditer pour la prochaine fois.

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